Discussions entre légumes : la Tarte-Soleil !
Absolument rien n'a été publié ici depuis exactement deux mois. DEUX MOIS ! Il s'est passé tant de choses depuis que c'en est indécent ; par exemple, j'ai revu Django, et je le trouve toujours aussi puissant. Entre autres, j'approche aussi de la fin de mon apprentissage, pour ne pas dire que je suis en plein dedans - et la Petits Plaisirs Box, mon petit Truc sorti de ma tête, pousse tranquillement. MAIS. J'aurais des millions de choses à vous dire sur, comment je les vis, ces derniers moments de ma vie d'étudiante. Sauf que pour le moment, je ne peux pas. Les murs ont des oreilles, d'immenses oreilles, et rien de ce qui est écrit ici n'est privé, alors... Silence radio. Pour l'instant uniquement.
Enfin bref, ce n'est pas ce qui m'amène. Voyez-vous, avec l'Homme, on adore se gaver d'hamburgers, de pizzas, de panini - bref, tous les plats qui impliquent la présence de pain enrobant les autres aliments. Sauf que ce n'est ni bon pour la santé, ni varié, ni équilibré, ni légumineux. Et avec le beau temps qui approche (ceci n'est pas une affirmation, simplement une supposition hasardeuse), il serait dommage de se priver de beaux légumes gorgés de soleil (de même).
Du coup, nous avons tenté l'achat d'une quantité de légumes plus importante qu'à l'ordinaire. N'allez pas non plus croire que nous ne mangions que des féculents moyens, merci, mais on broutait quelques fibres de temps en temps. Et un peu, un tout petit peu de viande. Pas à cause des récentes polémiques-Victor, non, juste pour le prix qu'elle coûte, la salope, avec ses quinze euros le kilo.
Bref, ce matin j'étais seule à la maison à me morfondre, tandis que l'Homme chassait le zébu dans l'espoir de rapporter un maigre pécule au foyer <- Non, j'étais juste en congé et pas lui. Et bien sûr, comme je n'aime pas beaucoup réfléchir, car cela me fatigue, j'ai complètement oublié qu'il m'avait promis qu'il cuisinerait son plat fétiche, les pâtes Carbo, ce midi-même. Plat que j'ai jadis essayé de reproduire avec un succès totalement inexistant, vu que môssieur était dérangé par la présence d'échalotes au lieu des oignons ; mais je pense qu'il y a là tout un débat, et je laisse le soin aux afficionados de me jeter la pierre.
Bref-bis, c'est en ayant zappé cet élément que je me suis hâtée en cuisine vers midi moins dix, et que j'ai pensé aux trois poivrons qui discutaient au fond du frigo, avec la crème fraîche entamée et une pâte brisée. Je me suis approchée, tout près, et j'ai pu capter des bribes de leur conversation.
Poivron rouge - Putain, j'ai hâte qu'elle me fasse griller au four, j'adore ça, ça me rappelle la plage.
Poivron vert - Heu, ouais, moi j'ai toujours la peau qui pèle après, c'est chiant !
"..."
Crème fraîche entamée - Hééé ben, je sens que je vais encore finir à la poubelle, ils ont une foutue manie de m'ouvrir, de me vider à moitié, et généralement ils attendent une semaine, puis la nana m'ouvre et fait "hann, elle sent plus très booonhann, chéri seennns pour voir!" et, généralement le mec fait une grimace, et, généralement, c'est basta, poubelle, merci d'être venue. Bon sang, elle me colle un peu de curry, du gingembre, et elle me mélange à un truc, comme ça on n'en parle plus !
"..."
Pâte brisée - ... Je sens mon coeur fendu en mille morceaux... La vie est si morne, si cataclysmique, au fond de ce cube où se meurt mon abîme...
Crème fraîche entamée - Ohh, voilà qu'elle recommence, fait chier, que quelqu'un la déroule et la fasse cuire, pitié !
Il ne m'en fallut pas davantage pour trouver une idée brillante. Autrement plus brillante que ce soleil dont tout le monde me parle.
Ingrédients :
- Trois poivrons indisciplinés
- Une pâte, ici elle était brisée mais feuilletée ça doit être bon aussi
- Un pot de crème fraîche, entamée ou non
- Des épices au choix (ici : curry madras, piment rouge en poudre, gingembre et curcuma)
- Un peu de fromage (ici : brie, rime très pauvre)
- Un oeuf. Pour la protéine.
Mode opératoire :
Comme le poivron rouge adore cela, commencez par le poser bêtement, avec ses camarades, sur la grille du four ; assez haut, et mettez le four en position grill. Retournez les poivrons de temps en temps, leur peau va progressivement noircir. L'opération peut prendre du temps mais en vaut la chandelle, veillez à ce qu'ils ressemblent bien à Georges Hamilton à la fin de l'été.
Une fois que c'est fait, sortez les et posez les immédiatement dans un saladier que vous couvrirez ensuite avec du papier fraîcheur. Cela permet d'étouffer les poivrons, mettant ainsi un terme à leurs jérémiades, et surtout cela décolle leurs peaux.
Attention c'est fort chaud, pelez-dépiotez les poivrons et coupez-les en fines lamelles. Tranchouillez également le brie.
A côté, mélangez les épices en vrac avec la crème fraîche, de manière bien uniforme.
Etalez la pâte, piquez-la avec une fourchette pour mettre un terme à ses souffrances, puis recouvrez-la avec la crème.
Le reste est assez fastoche : il s'agit d'étaler les lamelles de poivron, d'ajouter le brie, et de casser un oeuf bien au milieu.
Voici le résultat que j'ai obtenu :
Enfournez ensuite, chaleur tournante et 180°, jusqu'à ce que le blanc soit bien cuit (je dirais une vingtaine de minutes, mais surveillez bien quand même !)
Et voilà :)
Après une cuisson sans encombre, mon appareil photo décida d'oublier ses principes en me pourrissant ma balance des blancs. Qu'à cela ne tienne, voici une photo du résultat final.
C'est tout pour aujourd'hui ! Ah, une petite précision : vous apprécierez davantage cette recette si vous aimez les tartes aux légumes. Ce qui n'est pas mon cas. Mais quand on se force, un tout petit peu, après on se met à apprécier. Prochaine étape : aimer les sardines ! ça tombe bien, j'en ai deux qui discutent dans le placard...