I guess it's not my thing.
Finalement, après une longue absence, je reviens. Il n'y a pas très longtemps, assise sur le siège passager d'une grosse voiture couleur prune, j'ai laissé couler des tonnes de larmes sur mes joues. Des sanglots silencieux, calmes, emportant avec eux une grande part de douleur que je laissais m'empoisonner. J'ai avoué à quelqu'un d'autre qu'à l'Homme combien ce monsieur, parti sans prévenir, me manque encore aujourd'hui. Pourtant, presque un an s'est écoulé depuis qu'il a pris son aller simple, mais décidément, son absence est difficile à combler. Peut-être, probablement même parce qu'il avait pris une place de mentor auprès de moi, se substituant à un responsable pas encore très diplomate. Je ne sais pas. Toujours est-il que c'est terminé, il ne sera plus jamais là. Enfin, ça dépend s'il y a des nuages ou pas. Parce que depuis la Terre, c'est bien connu, on ne voit pas le ciel s'il est nuageux. Et il est quelque part dans le ciel. C'est là que je range son souvenir. Et, de cette fameuse discussion dans le SUV couleur prune, il est apparu quelque chose d'essentiel. Je ne suis pas allée lui dire au revoir lorsque tout le monde l'a fait. Il me manque cette étape où je lui hurle ma colère. Donc, je recherche où est-ce qu'il peut bien reposer. Et, une fois que je trouverai, j'espère encore avoir l'envie d'aller. Dire au revoir. Rentrer ensuite chez moi en passant une chanson aux airs de libération. Comme un vieux cowboy qui rentre chez lui, brûlant sous le soleil dans sa vieille Buick... D'ici là, j'attends, et j'ai déjà l'impression que son absence est un peu moins pesante.
Edit d'un dimanche soir : La voiture n'était pas Prune mais Cassis, comme me le rappelle le sage qui m'a délivré ces précieux conseils. Et de qui je tiens la phrase suivante : "Songez où débute la gloire de l'homme. Et dites que ma gloire fut d'avoir de tels amis". (non, ce n'est pas de William Butler Yeats, c'est de mon papa, d'abord). Enfin, phrase qu'il est bon de méditer dans ces occasions là.
Je me suis aussi éloignée pour d'autres raisons. Depuis que je suis sur Hellocoton, certes, j'adore, je me suis accrochée à quelques nanas comme une moule s'agrippe à son caillou. J'adore suivre Kyra, Serpe, Arsinoé, Annabelle, Sia, Lew, HappyHippyShake, j'aimerais savoir si le petit Bolide va bien, mais je crois que je ne saurai jamais. J'adore lire Pomme et Elsa aussi mais quelle cadence ! J'ai du mal à les suivre. Enfin, voilà quelques noms sur lesquels je clique automatiquement ou presque. Pourtant, elles ne me demandent rien ! Elles mènent leur vie IRL et je fais de même de mon côté. Seulement, je sais pas pourquoi, j'aime les lire. Rire et pleurer au rythme de leurs écrits. Un jour, il faudrait que je leur dise, que je leur dise que je n'attends rien en retour, juste qu'elles sachent qu'une fille de 20 ans aime bien suivre ce qu'elles dévoilent de leur vie.
Mais bon, depuis que je suis sur Hellocoton, je vois aussi foisonner les gens qui rêvent de faire la Une, qui font des concours à foison et qui râlent quand elles n'ont pas leur quota de commentaires sur leur blog. Moi, les commentaires, je repousse toujours le moment où je dois y répondre, peut-être par peur d'être inintéressante, de faire retomber un soufflé, je ne sais pas... Pourtant je suis tellement contente d'en lire ! Et je vous en remercie, et fouettez-moi avec une bonne vieille cravache si j'omets de vous répondre. Ah et j'ai oublié de compter celles et ceux qui veulent à tout prix qu'on vote pour eux à longueur de journée... Ou qu'on aime leur page Facebook.
AH PUTAIN FACEBOOK ! Est-ce vraiment incontournable aujourd'hui pour se faire connaître ? Vraiment, est-ce que je dois avoir trente six mille amis, qui Likent ma page comme j'avale ma salive, c'est à dire sans y prêter la moindre attention ? Et surtout, surtout, pourquoi tous ces foutus concours pour lesquels il faut "Obligatoirement Liker ma page" ou "Relayer sur Facebook ou Twitter" ? Et pourtant, certains ont l'air terrible, mais c'est simple, à chaque fois, dans les modalités, c'est ça qui revient. Le concours n'a pas vocation de faire plaisir mais de faire gagner plus de visibilité à la nana qui le lance. Et ça, je trouve dommage. Depuis qu'il y a du monde dessus, mon blog, je le freine. Certes, j'adore faire des recettes à la con, j'en concocte d'ailleurs de nouvelles. J'adore aussi écrire sur les bouquins et les films qui me plaisent, j'adore vous faire découvrir tout ça. Mais écrire pour écrire, pas trop finalement. Je pensais que j'adorerais me faire connaître, faire travailler ma popularité virtuelle, agrandir mon caillou sur le Net quoi. Faire pousser ce Playmobil qui tient en équilibre sur un Flamby. Et finalement, non. Finalement, les articles que j'aime le plus sont ceux que j'écris sous le coup d'une envie, aussi inexplicable que fugace. Une chanson dans les oreilles, et je deviens une sorte de robot-secrétaire qui tape sur son clavier sans jamais détacher les yeux de l'écran. Et quand je les relis, je vois bien qu'ils sont spontanés, qu'ils sont passés de mes tripes au bout de mes doigts sans passer par une case où je fais du politiquement correct.
Ah j'en profite pour glisser un mot ou deux sur la politique : C'est un président de gauche qui a été élu, j'ai des idéaux de droite. Et pourtant, de voir M. Hollande à côté de M. Sarkozy, debouts côte à côte pour cette cérémonie ô combien symbolique et importante... Ben j'ai trouvé ça bien. Très bien, même. Ce nouveau président a l'air humble et c'est une qualité que je trouve véritablement respectable. N'ayant pas le choix sur la suite des évènements, je suis donc optimiste à propos de ce gouvernement de gauche. J'espère et j'attends de voir.
Je ne sais plus ce que je voulais dire... Ah si ! Que j'aime toujours la blogosphère, même si maintenant, passée l'euphorie des premières semaines, je reconnais des comportements qui me plaisent beaucoup moins. C'est pas grave, je fais la moule auprès des quelques nanas que j'aime lire, et si les autres prennent plaisir à écouter mes élucubrations, alors tant mieux. Si non, tant pis, car finalement, je préfère rester moi. Et si un jour vient la gloire... Alors je l'accueillerai dignement, avec des verres de Baileys et des papillons dans le ventre.