Make Yourself
Il y a des matins où j’enfile une jolie jupe grise, une jupe de working-girl, avec un haut à manches longues de couleur prune. C’est une tenue que j’adore mais il fait froid et elle ne suffit pas. Donc, je rajoute cette veste beige offerte par Amatechi et trouvée chez Pimkie (han, la honte ! Mais non.) Et là, pfiou, je sens mauvais le sérieux et le rigide. En plus, mon maquillage semble rapetisser mes yeux, le trait de crayon noir en dessous durcit mon regard et rétrécit ces fentes en forme d’amande qui me servent à observer la vie. Bref, je ne me sens pas jolie et la tenue, trop sévère, me vieillit.
Et puis, j'ai réussi à trouver le truc. J'ai remplacé les talons presque plats qui donnent un air "vieille fille" à la tenue, par des spartiates noires à talons hauts. Le trait de crayon a laissé place à une ombre noir estompée au coin de l'oeil, qui donne davantage de profondeur. Et surtout, j'ai délaissé le joli collier offert par ma Ginette, au profit de ces grandes boucles d'oreilles rondes, en bois et couvertes de rayures de tigre. Bon, c'est con, j'aurais pu prendre une photo de la tenue, pour vous montrer ! Mais on était déjà en retard au boulot.
Ce matin, le challenge aura été de rendre un peu moins fade cette robe grise, évasée comme celle de Marylin, que je porte depuis plusieurs années. D'où la recrudescence de bracelets gris, noirs, argentés, et les deux jolis colliers aux longueurs changeantes. Bref, je joue, je cherche, j'affirme, et à la fin je dis merde à ceux qui rendent mes journées plus moches qu'elles devraient être. Je leur dis merde, chaque jour un peu plus, avec un peu plus de force. J'apprends à faire en sorte que mes pieds ne soient pas écrasés par d'autres, que l'égo surdimensionne.
Et tout ce qui est dit plus haut peut sembler terriblement superficiel, d'ailleurs il n'est pas impossible que l'Homme lève les yeux au ciel en souriant. Mais c'est un peu plus facile pour lui, il n'a qu'à combiner la couleur du pantalon avec celle de la chemise... Et puis, je sais qu'en vrai, il ne se moque même pas. Parce que mine de rien, les filles, mine de rien, sortir de chez soi et croiser sa silhouette dans un grand miroir, et y voir quelque chose qui nous ravit, c'est complètement priceless.
Ca n'a pas de prix. Exactement comme l'air du matin, délicieusement frais, qui donne l'envie fugace d'aller boire un cappuccino à une belle terrasse. (trois petits points) Ou comme de voir le chat qui danse, celui qui marche sans plier les articulations. Ou de rencontrer Capitaine-Kapitaine, notre nouveau protégé ! Ou, comme tomber sur une chanson terrible sur le trajet qui mène au boulot. (Celui que l'on ne fait plus par plaisir, [...] plus du tout. )
Et le projet BOOBS UP! poursuit sa route, il se greffe directement à toutes ces foutues découvertes que je fais sur ma garde robe, le maquillage que je laisse m'envahir avec plaisir, et puis, sur moi aussi.
Alors, je vole la réplique à un film que j'ai adoré jadis :
Et vous, qu'est-ce que vous foutiez pendant ce temps ?
Non, sérieusement, dites-moi comment vous faites pour vous apprivoiser vous-même et vous surkiffer ! Ce sera rempli de bonne humeur et d'ondes positives après :)