Throw away your dignity and Rise
C’est un reportage dans 100% Mag l’autre soir qui a éveillé en mi cette colère sourde. Tu me diras, j’aurais pu commencer en disant “C’est cet essai de Jean-Eude De La Bouttonière à propos de l’occupation spatiale de nos lobes frontaux qui a froissé mon moi-profond”, mais j’ai les références que je peux. Et après huit heures de cours assomants, j’ai besoin de poser mon cerveau dans un bocal de formol, bien en évidence sur le bar du salon.
Sauf que, si le cerveau est effectivement au repos, mes réflexes et mon moi profond restent les mêmes. Et là, vraiment, j’en ai eu ras-le-bol de ce que j’entendais.
Autant ne pas garder le suspens plus longtemps : le reportage parlait de Mila Kunis, devenue récemment femme la plus sexy de... du monde ? de la galaxie ? Je ne sais plus. Passons sur le fait que je ne la trouve pas si bonne que ça, et venons-en aux explications des journalistes sur cette nouvelle bomba-ttitude :
Le monsieur, avec son immense sourire aux lèvres, expliquait qu’au départ, Mila, c’était la bonne copine apparue dans That 70’s Show, et qui nous faisait bien marrer dans son duo avec Ashton Ketchup. Et puis, un mec du nom de Darren Aronofsky a eu la bonne idée de confier son second rôle à Mila. Faisant ainsi découvrir au monde cette be-bom en puissance.
Et c’est là que le journaliste m’a énervé. Dans son explication, il disait qu’avec ce baiser fougueux, échangé avec la cultissime Nathalie Portman, Mila Kunis était passée de “gentille copine” à “croqueuse d’hommes vénéneuse”, “beauté fatale”, bref, à se damner.
Autrement dit, pour qu’une nana devienne une icône en matière de glamour et d’attirance, il faut nécessairement qu’elle se dénude / couche avec quelqu’un ou, comble de la sexy-attitude, affole les gens dans une scène lesbienne. Parce qu’inutile de le nier, c’est plus excitant que Brokeback Mountain.
Par contre, côté hommes, aux dernières nouvelles ce ne sont pas leurs scènes de cul qui les transforment en des superstars du cinéma. Non, on fait un peu plus attention à leur jeu scénique, à leur manière de s’imprégner d’un rôle, au sex-appel qu’ils dégagent même quand ils sont habillés. J’ai beau essayer de me raisonner, j’ai quand même l’impression que la Mila, si elle n’avait pas fait ce genre de scènes dans Black Swan, bah elle serait pas en couverture des magazines masculins. Alors qu’est-ce qui compte ? La couleur du string - quand il y en a un - ou le talent d’actrice ? Parce que bizarrement, je vois rarement Diane Kruger ou Natalie Portman à moitié à poil, avec maquillage charbonneux et moue mutine, en couverture de Playboy.
Question de dignité peut-être.
Elle est quand même canon, non ? BON. La prochaine fois, on abordera ce mysogine en puissance qu'est James Bond - est-ce que je suis la seule dans toute la galaxie à ne pas aduler l'agent - pas si - secret ?